Un accord arraché en 4 jours de négociations marathons
C'est l'épilogue inattendu d'une séquence électorale qui s'annonçait funeste pour la gauche française. Jeudi 13 juin, à une semaine du dépôt des listes pour les législatives, les principales forces de gauche - PS, LFI, EELV et PCF - ont officialisé leur alliance sous la bannière du "Nouveau Front populaire". Mais cet accord de la dernière chance a été durement arraché, au terme de 4 jours de négociations intenses et de nombreuses réunions secrètes. Dès le soir du désastre des européennes le 9 juin, l'appel de François Ruffin (LFI) à former un "front populaire" avait sonné comme un électrochoc pour les états-majors.
Des conditions non-négociables pour chaque parti
Lundi, les premières rencontres bilatérales et tripartites ont débuté, d'abord au QG de campagne du PS puis au siège d'EELV. Mais très vite, la cheffe des écologistes Marine Tondelier a posé comme ligne rouge l'inclusion des Insoumis. Un point de blocage qui a longtemps fait cahoter les discussions. De leur côté, les socialistes d'Olivier Faure ont défendu becs et ongles leur vision d'un programme économique raisonnable. Tandis que LFI, par la voix de Manuel Bompard, revendiquait la tête de la future coalition.
Un programme très à gauche et un chef de file en suspens
Finalement, le programme commun s'est avéré très inspiré des propositions de Jean-Luc Mélenchon en 2022, notamment sur la question régalienne. Un compromis a aussi été trouvé sur la répartition des investitures dans les circonscriptions. Mais l'épineuse question du chef de file, potentiel Premier ministre en cas de victoire, a été renvoyée aux résultats des législatives. Un choix qui pourrait réserver de nouveaux soubresauts au sein de cette union fragile. En attendant, le Nouveau Front populaire peut se prévaloir du soutien appuyé de François Hollande, gage d'une forme d'unité retrouvée pour faire barrage à l'extrême droite. Un pari que les Français jugeront dans les urnes le 30 juin et le 7 juillet prochains.