Nouvelle-Calédonie : le colonialisme français et la révolte

Nouvelle-Calédonie : le colonialisme français et la révolte

Le Haut-Commissaire estime que l'opération pour reprendre la route Nouméa-La Tontouta est un "succès"

Le Haut-Commissaire de la République a estimé que l'opération menée par les forces de l'ordre dimanche pour reprendre la maîtrise de la route entre Nouméa et La Tontouta était un "succès". Mais des barrages demeurent.

Le point sur la situation à 20 heures

Il est 5 heures du matin à Nouméa et le jour se lève au lendemain d'une opération d'ampleur menée par les forces de l'ordre, dimanche, avec pour objectif de "reprendre le contrôle" de la route reliant l'aéroport international de La Tontouta à la ville de Nouméa. Si les gendarmes, environ 600 mobilisés, avaient retrouvé la maîtrise de l'ensemble de l'axe, plusieurs entreprises s'affairaient encore à déblayer les barrages encore érigés – une quarantaine sur les soixante recensés par les autorités.

Le haut-commissaire de l'Etat en Nouvelle-Calédonie, Louis Le Franc, a déclaré lors d'un bilan de l'opération à la presse que les forces de l'ordre, grâce aux renforts venus de l'Hexagone, allaient poursuivre leur mission de "rétablissement de l'ordre" dans l'agglomération de Nouméa dans les prochaines heures et les prochains jours.

Les autorités ont aussi annoncé déployer des forces de l'ordre pour escorter des convois logistiques qui permettront de réapprovisionner les commerces bloqués par les barrages ces derniers jours. Le ministre de l'intérieur, Gérald Darmanin, a fait état de "la réouverture de vingt commerces alimentaires".

Réactions politiques et calendrier

Dans le même temps, les réactions politiques ont continué ce week-end : quatre présidents de régions (Guadeloupe, Martinique, Guyane et La Réunion) ont signé, avec une vingtaine de parlementaires ultramarins, une tribune, demandant le retrait du texte sur le corps électoral. L'exécutif n'a pas, à ce stade, commenté la suite du calendrier.

La situation reste tendue selon la maire de Nouméa

La situation en Nouvelle-Calédonie est "loin d'un retour à l'apaisement", selon la maire de Nouméa, Sonia Lagarde.

Un homme est mort ce samedi dans un échange de coups de feu sur un barrage érigé par des émeutiers à Kaala-Gomen, portant à six le nombre de morts depuis lundi.

"Cinquante-neuf sapeurs-pompiers civils et militaires sont attendus dans les prochains jours pour renforcer les équipes communales et celles de la sécurité civile", a fait savoir la sécurité civile.

La grande majorité des parlementaires proposent une pause de la réforme constitutionnelle pour renouer le dialogue, selon le sénateur calédonien Georges Naturel.

Les conséquences des violences pour l'économie

La Chambre de commerce appelle à "préserver le peu qu'il reste" de l'économie

La Chambre de commerce et d'industrie de Nouvelle-Calédonie a lancé un cri d'alarme, lundi, après une semaine d'émeutes qui ont provoqué des dégâts parfois irrémédiables pour les entreprises. Elle a estimé jeudi les dégâts à 200 millions d'euros et craint "une augmentation de notre dépendance encore plus forte aux importations".

Bilan de l'opération de reprise de contrôle de la route

Selon le Haut-Commissariat, l'opération visant à reprendre le contrôle de la route reliant Nouméa à l'aéroport est un "succès" avec 76 barrages "neutralisés". Les moyens seront maintenus pour assurer le retrait des carcasses de véhicules.

Près de 240 personnes interpellées

Le Haut-Commissariat annonce que "240 émeutiers ont été interpellés" depuis le début des violences. La nuit de dimanche à lundi a été marquée par un incendie notable et des actions de pillage, malgré une accalmie relative.