Un tribunal militaire russe a condamné lundi à vingt-cinq ans de prison Ilia Babourine, accusé d'avoir été recruté par l'Ukraine pour commettre une attaque incendiaire contre un bureau de recrutement militaire en Sibérie, selon l'agence Interfax. Il était poursuivi notamment pour "terrorisme", "participation à un groupe armé illégal" et "haute trahison".
Accusé d'avoir agi pour le groupe Azov
Selon le tribunal, Ilia Babourine a été reconnu coupable d'avoir été en contact avec l'organisation nationaliste ukrainienne Azov, désignée "terroriste" en Russie, et d'avoir incendié sur leur ordre une école à Novossibirsk et planifié une attaque contre un bureau de recrutement militaire dans la même ville.
Un complice qui l'a dénoncé
Le tribunal affirme qu'Ilia Babourine avait trouvé un complice pour incendier ce centre de recrutement, lui remettant un cocktail Molotov et un téléphone, mais ce dernier ne serait pas passé à l'action et l'aurait dénoncé aux services de sécurité russes (FSB). Depuis le début de l'invasion russe en Ukraine et la mobilisation militaire en Russie à l'automne 2022, des dizaines d'attaques ou tentatives d'attaques contre des centres administratifs ou bureaux de recrutement ont été signalées dans le pays.
Une justice politique expéditive ?
Cette lourde condamnation de 25 ans de prison soulève des interrogations sur l'indépendance de la justice russe en temps de guerre. Comme le soulignent Amnesty International et d'autres ONG, "les procès n'étaient pas équitables, en particulier dans les affaires politiques" en Russie. La question de l'impartialité de cette condamnation peut légitimement être posée.