Frederic de Klerk, l'ancien président sud-africain de 1989 à 1994 est mort hier à l'âge de 85 ans à son domicile de Fresnaye dans la banlieue du Cap, d'un cancer des poumons.
<< laissez-moi vous dire que depuis les années 1980, mes convictions ont changé. Il est vrai que dans ma jeunesse, j'ai défendu le système de développement séparé, comme nous avons préféré l'appeler...à de multiples reprises, j'ai présenté mes excuses. Beaucoup m'ont cru, mais d'autres non>>. Il poursuit, << je m'excuse sans réserve pour la douleur, la souffrance, l'indignité et les dommages que l'Apartheid a causé aux noirs, aux métisses et aux indiens en Afrique du Sud>>. Ce sont là, les mots de frederik de Klerk dans une vidéo de sept minutes, présentée comme ses derniers mots et publiée après son décès par sa fondation. Président d'Afrique du Sud de 1989 à 1994, le prédécesseur de Nelson Mandela, avait fait libérer le leader de l'ANC, légalisé les partis d'opposition et conduit la transition jusqu'aux premières élections multiraciales qu'il pert en 1994.
Vice-président de Mandela avec qui il partage un Prix Nobel de la Paix pour la sortie d e l'apartheid. Il prend sa retraite politique en 1997. Son absence de répentance dans les années 1990, avait été critiquée par la Commission Vérité et Réconciliation dirigée par l'archevêque émérite Desmond TUTU, où de Klerk avait minimisé les crimes du régime de l'apartheid. Ce vendredi dans les rues de Joannesbourg, le bilan de son règne divise les sud-africains << je ne peux pas avoir de la sympathie pour des personnes qui ont opprimé la population pendant si longtemps et, son décès me fait juste réaliser qu'il n'a pas répondu de tous ses crimes>> explique un jeune sud-africain. Un autre jeune de 22 ans, lui, ne peut s'empêcher de penser à ses parents << tu ressens la terreur qu'ils ont endurée. Tu fais tienne leur douleur et tout ce qu'ils ont perdu puisqu'ils ont perdu des proches dans la lutte>>. Ce que retient le président Cyril Ramaphosa, en rendant hommage à son lointain prédécesseur, c'est << le courage de s'écarter du chemin tracé par son parti>>. Il rappelle qu'en 1989, année où il devient président, Frederik de Klerk, reçoit Nelson Mandela, alors toujours prisonnier politique. Moins de deux mois plus tard, il déclare devant le parlement que<< l'heure des négociations est venue>>. L'archevêque Desmond TUTU, salue << le courage>> de l'ancien président sud-africain. Pour lui, de Klerk <<a su reconnaître le moment du changement et agir>>. Le leader du parti des combattants pour la liberté économique, Julius Malema << remercie Dieu>> d'avoir repris cette âme.
Virginie EDIMA