La mention "orientation sexuelle" a été retirée par consensus du projet d'amendement d'un article du code pénal, que le gouvernement envisageait d'insérer au titre des discriminations prohibées par la loi, par les députés de la Commission des affaires générales et institutionnelles le 28 octobre.
La controverse autour de l'amendement de l'article 226 du code pénal sur la discrimination est loin d'être terminée. Les critiques du texte se sont concentrées sur une disposition particulière, qui énumère les différents types de discrimination, dont l'orientation sexuelle. Lors d'une conférence le 9 novembre, le groupe parlementaire pro-Bagbo n'a pas mâché ses mots pour reprocher au gouvernement de vouloir légaliser le mariage gay.
"L'orientation sexuelle comprend l'homosexualité, la zoophilie, la pédophilie, etc. La validation d'une telle loi conduirait à l'acceptation de la célébration des mariages homosexuels en Côte d'Ivoire. La validation d'une telle loi conduirait à l'acceptation de la célébration des mariages homosexuels en Côte d'Ivoire. C'est quelque chose que la grande majorité des Ivoiriens ne sont pas prêts à accepter", a déclaré Auguste Dago, porte-parole du groupe EDS.
Le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, y voit un "faux débat". Avant d'être examiné en séance plénière de l'assemblée, le texte sera d'abord envoyé au Sénat.
" Les Ivoiriens devraient être davantage associés à la prise de ces décisions ".
Le député Tiémoko Assalé a précisé dans un message posté sur sa page Facebook que les mots "orientation sexuelle" ont été retirés et qu'"il n'y a pas de projet de loi visant à légaliser l'homosexualité". Malgré les propos rassurants de l'élu du peuple, la polémique autour de cette question est loin d'être terminée.
Arnaud Gohi, citoyen ivoirien, estime que le sujet doit être débattu sur la place publique. Si l'on estime que certains Ivoiriens sont discriminés en raison de leur orientation sexuelle, il convient de faire quelque chose. Et cela très courageusement en mettant le sujet sur la place publique pour en débattre. Ainsi, les gens pourront apprécier le bien-fondé ou non de la question. Mais ce qui est malheureux en Côte d'Ivoire, c'est cette tendance des autorités à se cacher derrière une majorité au parlement pour faire passer des lois qui auraient des conséquences pour tout le monde. Les Ivoiriens devraient être plus impliqués dans la prise de ces décisions d'intérêt national", a-t-il déclaré.
Si l'homosexualité est légale en Côte d'Ivoire, le mariage homosexuel n'est pas reconnu par la juridiction. Tout comme dans la plupart des pays africains où cette pratique reste contre nature.
Jean Baptiste Bodo