Face au climat d'insécurité qui règne couplé à d'importantes pénuries d'essence qui paralysent les services essentiels dans tout le pays, les États-Unis et le Canada ont demandé à leurs citoyens vivant dans le pays de quitter les lieux au plus vite.
Selon un communiqué publié mercredi 10 novembre 2021, le Département d'État américain demande aux citoyens américains de prévoir immédiatement de quitter Haïti par des vols commerciaux. Le document explique que l'ambassade craint de ne pas être en mesure d'aider ses citoyens si l'option des vols commerciaux devient indisponible.
Le Canada a suivi les États-Unis en invitant ses citoyens à quitter Haïti, a rapporté Radio Canada le jeudi 11 novembre. Invoquant d'importantes pénuries de carburant qui bloquent les services essentiels dans tout le pays, le Canada demande à tous ses ressortissants non essentiels de quitter Haïti à la première occasion, a indiqué Radio Canada dans un message.
"Certains hôpitaux n'ont pas assez de carburant pour fournir des services de soins de santé adéquats [...]. L'eau du robinet et l'eau en bouteille sont disponibles en quantités limitées, et les réserves d'aliments périssables pourraient diminuer rapidement."
Un message d'avertissement publié sur le site Web du gouvernement canadien indique que "Certains hôpitaux n'ont pas assez de carburant pour fournir des services de soins de santé adéquats" le reste du message explique que "L'eau du robinet et l'eau en bouteille sont disponibles en quantités limitées, et les réserves d'aliments périssables peuvent diminuer rapidement, poursuit l'avertissement."
"Des gangs criminels" derrière la paralysie du pays
Selon le quotidien haïtien Le Nouvelliste, les stations-service sont fermées et certaines institutions comme les écoles et les banques ne sont ouvertes que trois jours par semaine et des groupes criminels s'en prennent aux chauffeurs de camions-citernes. Cette situation a conduit à une grève des camionneurs à la fin du mois d'octobre pour protester contre l'insécurité dont ils souffrent.
Ces derniers mois, des bandes armées ont pris le contrôle des terminaux pétroliers du pays, situés dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Cette situation a entraîné l'arrêt des télécommunications mobiles et du service Internet, dont les antennes sont alimentées par des générateurs. Car en Haïti, où le courant n'est fourni que de manière aléatoire, ce sont des générateurs diesel qui produisent l'électricité.
Des gangs armés contrôlent désormais la plupart des villes du pays. Ces gangs ont également été responsables d'une série d'enlèvements au cours des derniers mois.
Jean Baptiste Bodo