Le tribunal criminel de Dar El-Beida à Alger a condamné Saïd Bouteflika, le frère de l'ancien président algérien, à deux ans de prison pour "entrave à l'action de la justice" et "abus de pouvoir".
Le ciel semble tomber sur la famille Bouteflika. Saïd, le frère cadet du défunt président Abdelaziz Bouteflika, a été condamné à deux ans de prison pour "entrave à l'action de la justice" et "abus de pouvoir". Le verdict a été rendu le mardi 12 octobre 2021 par le tribunal criminel de Dar El-Beida, selon l'agence de presse officielle Algeria Press Service (APS).
Plusieurs chefs d'accusation ont été retenus contre Saïd Bouteflika et d'autres anciens responsables, notamment "incitation à la falsification de documents officiels", "abus de pouvoir", "entrave à la justice", "incitation à la partialité de la justice" et "outrage à magistrat". Des accusations retenues par le tribunal pénal de Dar El-Beida, à l'est d'Alger.
Décidément, ses ennuis judiciaires n'en finissent pas. Âgé de 63 ans, Saïd avait été arrêté en mai 2019 avec trois coaccusés, puis condamné à 15 ans de prison devant un tribunal militaire pour "complot contre l'armée". Une cour d'appel militaire a acquitté Saïd Bouteflika le 2 janvier 2021. Cependant, étant sous le coup d'un mandat de dépôt pour "trafic d'influence", il est transféré d'une prison militaire à une prison civile.
La descente aux enfers continue
Le principal accusé dans cette affaire est l'ancien ministre de la Justice Tayeb Louh. Il a été condamné à six ans de prison, tandis que son ancien patron, l'homme d'affaires Ali Haddad, a été condamné à deux ans de prison. L'ancien inspecteur général du ministère de la justice, Tayeb Belhachemi, a également été condamné à deux ans de prison. Le tribunal a acquitté six autres accusés.
La descente aux enfers continue pour l'ancien conseiller de feu Abdelaziz Bouteflika. Epinglé dans d'autres affaires, il devra rester en prison même après avoir purgé sa peine de deux ans. Depuis la chute d'Abdelaziz en 2019 sous la pression de la rue et de l'armée, plusieurs hommes politiques ainsi que de puissants hommes d'affaires proches de lui ont été poursuivis et condamnés pour corruption par la justice algérienne.
Jean Baptiste Bodo