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Éthiopie : La démission surprenante du ministre des femmes et de la jeunesse soulève des questions

Éthiopie : La démission surprenante du ministre des femmes et de la jeunesse soulève des questions

Filsan Abdullahi, ministre des femmes, de l'enfance et de la jeunesse, a présenté sa démission au Premier ministre lundi. Cette démission intervient quelques mois après qu'elle se soit exprimée sur les viols commis pendant la guerre du Tigré.

 C'est une raison d'"éthique" et de "circonstances personnelles", selon ses déclarations, qui a conduit le ministre des femmes, de l'enfance et de la jeunesse Filsan Abdullahi à démissionner. La plus jeune ministre du gouvernement éthiopien a annoncé sa démission avec effet immédiat dans un communiqué publié sur son compte twitter. Dans sa lettre de démission adressée au Premier ministre, elle a déclaré : "Toute situation qui compromet mon éthique est contraire à mes convictions et à mes valeurs, et trahir ces convictions est un abus de confiance envers moi-même et nos citoyens."

Dans la suite de sa déclaration, Filsan Abdullahi Ahmed a déclaré qu'elle quittait le navire "pour des raisons d'ordre personnel qui pèsent lourdement sur ma conscience. Des raisons qu'une certaine opinion trouve infondées.

Une sortie controversée

En février dernier, la ministre de 29 ans s'était fait remarquer pour sa position sur les viols et les crimes sexuels infligés aux femmes et aux filles dans la région en conflit du Tigré. Sur les médias sociaux, elle a déclaré avoir des preuves concluantes que de nombreux crimes sexuels se produisent fréquemment dans la région déchirée par la guerre depuis novembre 2020. Abdullahi a alors été le premier membre du gouvernement à s'exprimer sur la question.

Faisant suite à ses déclarations sur le même sujet, elle a été claire : "Nous avons reçu le rapport de notre équipe de travail sur le terrain dans la région du Tigré, qui a malheureusement établi que des viols ont eu lieu de manière concluante et sans aucun doute", a-t-elle déclaré sur son compte Twitter. La ministre a également déclaré que le problème était entre les mains du système judiciaire et qu'elle comptait sur la rapidité de la justice. C'est grâce à ses dénonciations que certaines ONG comme Amnesty International ont apporté leur aide aux victimes. La libération de la plus jeune membre du gouvernement éthiopien lui a valu de vives critiques au sein du gouvernement.

Jean Baptiste Bodo