La résidence du Premier ministre irakien Moustapha al-Kazemi à Bagdad a été visée par un drone dans la nuit de samedi à dimanche, si l'homme politique en est sorti sain et sauf, l'attaque a cependant fait trois blessés parmi sa garde. Une attaque largement condamnée sur la scène internationale.
Dans la nuit de samedi à dimanche, le Premier ministre irakien Moustapha al-Kazemi a échappé à une "tentative d'assassinat" par drone dans sa résidence à Bagdad. Vers 1 heure du matin, trois drones sont arrivés du site situé près du pont de la République, sur la rive est du Tigre, jusqu'à la zone verte, sur l'autre rive du fleuve, où se trouve la résidence de Moustapha al-Kazemi. Deux des trois drones ont été abattus et le troisième, qui était piégé, a pu faire exploser sa charge contre la maison d'al-Kazemi.
Selon des sources de sécurité, le Premier ministre s'en est sorti indemne, mais "deux gardes du corps ont été blessés" et l'attaque n'a pas encore été revendiquée. S'exprimant sur son compte Twitter, Mustafa al-Kazimi a appelé "au calme et à la retenue de tous pour le bien de l'Irak". Il a ensuite déclaré dans une vidéo : "Ma résidence a été la cible d'une attaque lâche. Dieu soit loué, je vais bien, et ceux qui travaillent avec moi aussi". Il a ajouté plus tard : "Les missiles et les drones lâches ne construisent pas les nations".
Un acte largement condamné sur la scène internationale
Quelques temps après la survenue de cet acte terroriste, les réactions ont afflué du monde entier. Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, a condamné la "tentative d'assassinat" et encouragé les Iraniens à ne pas céder à la violence. Le président irakien Barham Saleh a parlé d'une "tentative de renverser l'ordre constitutionnel".
Le leader chiite Moqtada Sadr, a parlé d'une attaque "contre l'Irak et le peuple irakien".
La communauté internationale a condamné sans réserve l'attentat, y compris le grand voisin iranien, qui a appelé à la vigilance pour déjouer les complots contre la sécurité.
La France, l'Union européenne et l'OTAN, la Ligue arabe sont unanimes pour condamner cet acte terroriste.
Le président américain Joe Biden a condamné l'attentat dans un communiqué et a demandé que les auteurs soient traduits en justice. "Je suis soulagé que le Premier ministre n'ait pas été blessé et je salue le leadership dont il a fait preuve en appelant au calme et à la retenue. Il a poursuivi : "J'ai demandé à mon équipe de sécurité nationale de fournir l'assistance nécessaire aux forces de sécurité irakiennes pour enquêter sur cette attaque et identifier les responsables.
Cette tentative d'assassinat ajoute à la tension dans un pays qui était déjà au bord de l'effondrement. Elle survient au moment où les partis sont en pleine négociation pour former des coalitions parlementaires sur la base des résultats préliminaires des élections du 10 octobre.
Jean Baptiste Bodo