Le Niger a décrété un jour de deuil national ce vendredi pour commémorer la mort de 69 personnes tuées mardi dernier dans une attaque terroriste dans le sud-ouest du pays, près de la frontière avec le Mali. Selon le communiqué du gouvernement, un maire d'une communauté locale a été tué.
Selon le communiqué du gouvernement, près de 80 personnes de plusieurs villages, dirigées par le maire de Balibangou, ont décidé de se rendre dans le village d'Abdabad, situé à une cinquantaine de kilomètres de Balibangou, pour contrer les actions des djihadistes. A leur retour, ces défenseurs à moto ont rencontré des hommes armés à moto également. Des combats sanglants ont eu lieu entre les deux camps. Le résultat est la mort de près de 80 personnes, dont le maire de Balibangou et plusieurs assaillants (terroristes).
Cette nouvelle attaque a révolté la population locale qui est exaspérée par cette situation qui devient de plus en plus régulière dans cette région. Selon le Président du Comité de l'Union de Tillaberi pour la Paix et la Sécurité, Harouna Ahmadou Maiga, "malgré la présence des forces de défense et de sécurité, la situation n'a pas changé, les jeunes ont formé un comité villageois de leur propre gré, et la conséquence première est qu'ils peuvent perdre la vie à tout moment (...) C'est douloureux et difficile, mais il ne faut pas freiner l'élan de ces jeunes qui veulent la paix dans cette région."
Il est important de rappeler que l'absence d'un grand nombre de SDF donne aux insurgés une marge de manœuvre et ils peuvent facilement atteindre la population civile. Le Niger est confronté au djihadisme comme tous les pays de la sous-région (Niger, Tchad, Soudan, Cameroun, Niger). Une synergie commune sera donc nécessaire pour éradiquer ce phénomène qui fait de plus en plus de morts et de déplacés.
Le gouvernement nigérian a déclaré vendredi et samedi jour de deuil national.
Gabriel ONANA