Plus d’une semaine déjà que ça dure. Après une manifestation jeudi dernier devant la cour d’appel de Bangui, les avocats centrafricains ont manifesté leur colère pour protester contre les procédures d’arrestation d’un de leurs confrères par la police. Depuis le 9 septembre dernier, les avocats Centrafricains ont suspendu leur participation aux audiences.
Ce lundi matin, le collectif des avocats de la RCA a demandé une audience au président de la République Faustin Archange Touadera pour lui remettre un mémorandum. Pour le bâtonnier de l’ordre des avocats de Centrafrique, l’arrestation de leur confrère n’est pas un cas isolé. Au micro de nos confrères de RFI, Émile Bizon donne les raisons de ce mouvement d’humeur : « Au-delà du cas de cet avocat, c’est que nous voulions mettre en exergue et alerter des intrusions intempestives des pouvoirs politiques et administratifs dans le fonctionnement du système judiciaire. Ce n’est pas la première fois que cela se passe ».
Le bâtonnier souhaite que la séparation des pouvoirs soit claire dans le pays et qu’il n’y ait aucune ambiguïté avec la justice. Dans le mémorandum dont il s’agit, les avocats de la RCA estiment que l’autorité politique s’immisce toujours dans les affaires judiciaires. « Il y a même des cas où les décisions de justice qui sont rendues revêtues de l’autorité de la chose jugée. Les autorités politiques ou administratives interviennent soit pour arrêter l’exécution des décisions ou pour s’interposer, poursuit le bâtonnier. Donc, c’est l’accumulation de tout cela que nous voulons dénoncer aujourd’hui. Nous sommes dans un Etat de droit où la séparation du pouvoir est connue, que chacun reste dans les limites de ses pouvoirs ». Dès le début de cette manifestation, le ministre d’Etat chargé de la justice s’est désolidarisé de cette initiative.
Daniele Stéphanie Mengue