L'émergence rapide de la variante Omicron a occupé une longue partie des débats du Conseil européen qui s'est ouvert jeudi. La transmission importante de cette variante a affolé certaines capitales, qui ont décidé, unilatéralement, de prendre des mesures supplémentaires concernant les voyages.
L'Italie de Mario Draghi a ébranlé l'unité européenne en décidant jeudi que tous les voyageurs de l'Union européenne devraient présenter un test PCR négatif, qu'ils aient été vaccinés ou non. Cette attitude a été dénoncée par certains Etats membres, qui rappellent que les règles de libre circulation et le passeport sanitaire ont été élaborés ensemble et méritent, à tout le moins, une information préalable de la Commission et des voisins dans les délais convenus. Cela n'a pas été le cas. Trois autres pays ont déjà pris des décisions unilatérales avec l'obligation de présenter un test PCR négatif : le Portugal, la Grèce et l'Irlande. Autant de manquements à l'utilité du passeport sanitaire européen, qui était censé être le sésame unifié pour voyager au sein de l'UE. Or, les tests PCR exigés par les quatre États précités n'offrent aucune garantie réelle de non-contamination. Les voyageurs ont mille occasions de contracter la maladie entre leur test et leur entrée au Portugal, en Italie, en Grèce ou en Irlande. Comme si la panique Omicron poussait les chancelleries à rassurer à peu de frais...
Lors des débats au Conseil européen, il a été décidé que les mesures supplémentaires décrétées par les différentes parties devraient au moins respecter les délais d'information prévus par la réglementation actuelle. En principe, elles doivent être annoncées à la Commission et aux autres États membres 48 heures avant leur entrée en vigueur. Les chefs d'État et de gouvernement ont discuté de l'élaboration d'un cadre européen pour la troisième dose. La Commission prendra un acte délégué dans les prochains jours après avoir consulté des experts. Les résidents européens sont invités à recevoir une dose de rappel dans un délai maximum de six mois, après quoi ils auraient un délai maximum de trois mois pour effectuer l'injection.
En outre, les États membres ont fait le point sur les dons de vaccins. L'UE s'est engagée à partager 350 millions de doses. À ce jour, seules 110 millions de doses ont été partagées.
Suzanne EFFA