Durant quinze jours, dans le cadre de l’opération « Fistula », des patientes atteintes de fistules obstétricales vont être opérées par deux chirurgiens français, au sein de la maternité publique « pavillon Sainte Fleur » à Antananarivo.
Elles sont âgées entre 17 et 42 ans, elles ont vécu le même parcours : un accouchement difficile et qui tourne mal, la perte du bébé et une nécrose des tissus entraînant la destruction des parois entre le vagin et la vessie. La conséquence : une incontinence permanente et à vie ainsi que le rejet par la communauté.
Le but est de se former à cette chirurgie minutieuse et ultra spécifique qui n’est pas encore pratiquée couramment sur l’île. En outre cette opération va permettre aux femmes de retrouver un épanouissement personnel et surtout sexuel avec leur partenaire. Ces opérations changent complètement la vie de ces femmes. Elles ne perdront plus les urines et ne vont plus subir une discrimination de la part de leur entourage. Il y'aura une véritable réinsertion sociale. La fistule obstétricale est donc une urgence sociale pour éviter une incidence psychologique.
À Madagascar, il y a environ 5 000 nouveaux cas par an de fistule obstétricale. Les grossesses précoces et l’absence de suivi obstétrique du fait de l’éloignement des centres de santé sont des facteurs de risque de fistules obstétricales.
Suzanne EFFA