Le cadet de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika déjà détenu pour des poursuites dans d’autres affaires a été condamné lundi à huit ans de prison ferme pour corruption.
En Algérie, les peines de prison ne sont pas cumulables. C’est la peine la plus lourde qui prévaut.
Saïd Bouteflika, frère cadet du défunt ex-président Abdelaziz Bouteflika, déjà en détention pour des poursuites dans d’autres affaires, a été condamné, lundi 6 juin, à huit ans de prison ferme pour des faits de corruption. Son coaccusé, l’ancien patron des patrons Ali Haddad, également condamné dans plusieurs affaires, a écopé de quatre ans de prison ferme. Les deux hommes doivent aussi payer des amendes au Trésor public.
Le parquet avait requis dix ans ferme contre M. Bouteflika, 64 ans, et M. Haddad, 57 ans, qui ont comparu devant le tribunal de Sidi M’hamed à Alger pour « trafic d’influence », « abus de fonction », « blanchiment d’argent » et « non-déclaration de biens ».
A la fin de mai, Saïd Bouteflika avait été acquitté après avoir été condamné en octobre à deux ans de prison ferme pour « entrave à la justice ».
Ali Haddad avait quant à lui été condamné dans d’autres affaires de corruption avec une sanction de quatre ans de prison en janvier 2021. En novembre 2020, M. Haddad avait été condamné en appel à douze ans de prison ferme et, dans un autre procès en appel à la fin de mars 2020, à quatre ans de prison ferme.
Une série d’enquêtes sur l’entourage de Bouteflika montre que l'Ex-dirigeant de la principale organisation patronale algérienne, le Forum des chefs d’entreprise (FCE), de 2014 à mars 2019, M. Haddad avait été arrêté à un poste-frontière avec la Tunisie en possession de deux passeports et condamné en juin 2019 à six mois de prison pour détention illégale de deux documents de voyage. Indique le Figaro.
Les deux hommes sont aussi poursuivis dans d’autres affaires. En Algérie, les peines de prison ne sont pas cumulables. C’est la peine la plus lourde qui prévaut.
Notons qu'après la chute d’Abdelaziz Bouteflika, le 2 avril 2019, sous la pression du mouvement de protestation du Hirak et de l’armée, la justice a lancé une série d’enquêtes sur des affaires impliquant des membres de son entourage.
Par ailleurs, le parquet a requis lundi une peine de dix ans de prison à l’encontre de l’ex-PDG du premier groupe de médias privé algérien Ennahar, Anis Rahmani, poursuivi dans une affaire de corruption, selon le site Ennaharonline.
La même peine a été requise contre l’homme d’affaires Mahieddine Tahkout poursuivi dans cette même affaire pour blanchiment d’argent.
De son vrai non Mohamed Mokkadem, Anis Rahmani, proche de Saïd Bouteflika, a déjà été condamné en appel en mars 2021 à trois ans de prison ferme. Il était accusé d’avoir illégalement enregistré et diffusé en octobre 2018 une communication téléphonique qu’il avait eue avec un colonel du renseignement.
Denise KAVIRA KYALWAHI