Cannibale, indignation totale. C’est la série télévisée mexicaine qui retrace le parcours criminel d'un tueur de femmes. Cette œuvre pensée à l'origine pour dénoncer l'impunité entourant les tueurs de femmes au Mexique fait pourtant scandale : les féministes dénoncent une glorification de l'assassin.
Cette série documentaire a été diffusée en fin juin et début juillet 2022 à la télévision mexicaine. La production en cinq épisodes retrace le parcours criminel d’un tueur de femmes en série. Le documentaire plonge dans les aspects les plus sinistres de l’affaire comme les pratiques cannibales de l’assassin, monsieur Andrés Mendoza,. Vue par 27 millions de téléspectateurs, la série a provoqué des réactions horrifiées de la part des féministes mexicaines qui déplorent que les féminicides soient transformés en spectacle.
Manger et partager la chair humaine
L’acteur principal a, en effet, assassiné des dizaines de femmes en toute impunité durant plus de trente ans. Cet homme, très apprécié par ses voisins, dirigeait pourtant une organisation de riverains dans son quartier, à Atizapán. Ce septuagénaire arrêté en 2021 gardait dans son domicile un grand nombre de restes humains.
Surnommé le « cannibale d’Atizapán », il mangeait la chair de ses victimes et l’offrait même à ses voisins en la faisant passer pour de la viande de sanglier. C’est terrifiant. Le fameux cuisinait aussi des sauces à base de piments et du sang de ses victimes. Sur les 50 noms retrouvés dans son carnet, seulement 20 corps découverts ont été identifiés.
Un divertissement ?
Centré sur la figure de l’assassin, le documentaire fouille dans les détails les plus morbides du dossier et décrit Andrés Mendoza comme « un assassin à nul autre pareil ». Ce qui révolte beaucoup d’internautes qui mentionnent que les femmes, les victimes, sont réduites à des restes humains, à des corps sans histoire.
Les producteurs de l’œuvre notent, de leur côté, qu’ils voulaient faire prendre conscience du fléau que représentent les féminicides. Comme par démonstration d’un gage de sérieux, la série a même été produite par la Cour suprême mexicaine. Le président de la Cour suprême, Arturo Zaldivar, a déclaré que le documentaire allait ouvrir les yeux de la société, mobiliser les consciences pour que les féminicides cessent de faire partie du paysage.
Visesa Louangel, avec renaissancelpa.com