Des manifestants sont descendus dans les rues de Khartoum et des principales villes du Soudan, dimanche 17 juillet 2022. En plus de leurs revendications habituelles demandant le départ des militaires au pouvoir depuis des mois, les manifestants se sont cette fois saisis du problème des violences tribales qui ont fait des centaines de morts depuis le début de l'année 2022. Ceux-ci ont été dispersés par les éléments de l’ordre.
En plus des portraits des jeunes tués lors des autres manifestations précédentes, les manifestants de dimanche ont aussi fait résonner d'autres slogans. L’on pouvaita lors lire dessus « Non au tribalisme, non au racisme, nous sommes une famille ! ».
En fait, au moins 60 personnes sont mortes samedi dernier dans des affrontements locaux dans l'État du Nil Bleu au sud-est du pays. Dimanche, les manifestants de Khartoum et des grandes villes ont alors fait part de leur solidarité avec les victimes. Ils notent que la résurgence des violences tribales ces derniers mois entretient des liens avec la politique menée par les autorités putschistes.
Pour la chercheuse soudanaise Khalood Khair, directrice de l'institut Confluence Advisory, ce sont « les intérêts miniers de certains membres du pouvoir, notamment le numéro 2 le général Hemedti, qui sont à l'origine du retour des conflits ».
Durant toute la journée, des orateurs de rues clamaient la responsabilité des putschistes dans ces violences. Les militaires, disent-ils, utilisent les rivalités ethniques pour se répartir les richesses de ces régions au détriment des populations locales...
Tenez, le pays dispose d'importantes réserves de fer, de cuivre, de manganèse et surtout d'or. Khartoum est devenu en quelques années le troisième producteur d’or Africain.
Visesa Louangel avec RFI