Plusieurs pays Africains sont confrontés à une flambée des prix du carburant ainsi que, parfois, à des ruptures de stock à la pompe. Comment expliquer cette situation au-delà des contraintes que toutes les régions du monde rencontrent actuellement comme la hausse des prix du carburant, causée par la hausse du prix des stocks?

De nombreux pays Africains importent du carburant aux spécifications moins contraignantes que d'autres régions du monde. À cause de la guerre en Ukraine, les États doivent désormais se ravitailler ailleurs, sur des marchés déjà tendus et dans des gammes de produits plus chers par leur nature.

Un autre gros problème, celui des capacités de stockage limitées dans la plupart des pays. Au Mali par exemple, elle est d'environ 40 000 m³, ce qui représente environ une semaine d'autonomie, a indiqué un spécialiste du secteur.
En Guinée, on rencontre la même difficulté avec 60 000 m³ de capacité de stockage pour le gazole alors que la consommation s'élève à plus de 100 000 m³ par mois.

D'autre part, certains États Africains ont pris des mesures pour limiter la hausse des prix à la pompe, ce qui baisse les marges des opérateurs indépendants.
À défaut de la rentabilité suffisante, d'aucuns s'abstiennent d'importer du carburant, ce qui assèche certains marchés, a ajouté encore ce spécialiste.

Les pays qui aujourd'hui s'en sortent le mieux sont ceux comme la Mauritanie qui disposent des mécanismes, de correction des prix qui compensent les opérateurs et ceux qui, comme le Niger, raffinent le pétrole sur leur territoire.

Rosine MANGA