Pour la première fois depuis le début de la guerre en Ukraine, les médias se sont rendus dans les sous-sols de l'usine métallurgique de Marioupol où il y avait eu une vive résistance de l'armée ukrainienne. C'est dans le cadre d'un voyage de presse organisé par Moscou que les médias ont réussi à s'infiltrer dans ce labyrinthe.
L'aciérie d'Azovstal restera à jamais le symbole de la résistance de l'armée Ukrainienne à l'invasion russe déclenchée le 24 avril 2022. Après plusieurs jours de résistance, les troupes Ukrainiennes ont fini par céder suite aux bombardements intenses de l'armée russe. Près de 300 combattants ukrainiens retranchés dans ce vaste complexe industriel de 11.000 kilomètres se sont rendus aux forces prorusses et constitués prisonniers.
Depuis lors, l'aciérie d'Azovstal s'est transformé en champs de ruine par l'armée russe. Ce mardi 14 juin, les journalistes ont pu pénétrer dans l'usine sidérurgique située à Marioupol, pour faire l'état des lieux sous la supervision de l'armée russe. Selon les reporters de plusieurs médias, notamment "TF1", "Le monde" et "RFI", la visite s'est faite sous escorte des soldats qui ont pris la peine de leur expliquer ce qui s'est réellement passé dans cette usine.
Les éléments trouvés sur les lieux montrent à suffisance l'atrocité des combats entre l'armée Russe et Ukrainienne. Les cartouches, les masques à gaz et les mines signalées sont éparpillés un peu partout sur le sol. Sans oublier les pièges installés dans chaque coin des sous-sols et sur les portes. << C'est un fil relié à un explosif >>, explique un soldat russe aux journalistes, en tirant sur un petit câble électrique de couleur verte.
<< Plusieurs portes comme celle-ci étaient piégées à notre arrivée. Vous voyez, il y a un signe qui interdit aux défenseurs de toucher à cette porte, poursuit-il, pointant du doigt une croix tracée à la craie blanche sur la porte. Si quelqu’un l’ouvrait, ça déclenchait la charge explosive >>.
D'après les témoignages des journalistes, l'usine comptait sept sous-sols et le premier reste encore accessible. Les enquêteurs continuent de chercher les corps. Dans certains sous-sols l'on retrouve encore des objets des soldats ukrainiens. << A côté des couvertures éparpillées, des drapeaux jaunes et bleus de l'Ukraine. Les T-shirts du bataillon Azov, aussi, très visibles. Ostensibles : des symboles, des affiches et des slogans nazis sur des vêtements et les murs. Tête de loup et signe SS, comme le 14/88 >>, décrit RFI. Le médias français ajoute dans sa description que " Sur le sol on voit des munitions éparpillées, des manuels d'instruction militaire, mais aussi, à côté des lits, quelques armes antichars occidentales "
Chaque pièce de ce labyrinthe de tunnels était dédiée à une tâche bien spécifique. Au fond d'un couloir, comme l'explique un militaire russe, une pièce était dédiée aux premiers soins. << C’était une sorte d’infirmerie improvisée. On a retrouvé beaucoup de médicaments. C’est là que les combattants blessés étaient amenés pour recevoir les premiers soins >>. Dans une autre salle, des armes retrouvées sur place par l’armée russe ont été rassemblées.
De retour à la surface après la prospection des lieux, un soldat martèle que plusieurs nationalités figuraient parmi les gens capturés. Il y avait des hommes qui apprenaient aux Ukrainiens à se servir des armes occidentales. << On a retrouvé des personnes qui parlent parfaitement français. Je ne sais pas s’ils étaient de nationalité française mais, en tout cas, ils étaient francophones >>, explique-t-il.
Les négociations entre le Président Ukrainien Volodymyr Zelensky et le Président Russe Vladimir Poutine sont toujours au point mort. L'Ukraine demande des armes modernes aux occidentaux pour poursuivre la guerre contre la Russie.
Yaouba Mamadou