Vendredi, Michel Piron, le propriétaire du site pornographique "Jacquie et Michel", a été mis en examen pour complicité de viol et placé sous contrôle judiciaire dans une enquête, sur des soupçons de dérives dans la luxure amateuriste.
Sommé mardi avec sa femme et trois autres personnes, Michel Piron, âgé de 64 ans a été mis en examen à l'issue de 72 heures de garde à vue pour complicité de viol et traite d'être humaines en bande organisée. Les trois autres personnes, dont un ancien acteur et deux ex réalisateurs, ont aussi été mis en examen dans cette affaire, pour viols, complicité de viol, proxénétisme en bande organisée et traite d'être humain en bande organisée.
L'un d'eux est également poursuivi pour complicité de viol avec actes de torture et de barbarie. Il a été placé en détention provisoire. Araceli, l'épouse de Michel Piron quant à elle, a été placé sous le statut intermédiaire de témoin assisté. Elle est ressortie par conséquent, libre vendredi du tribunal judiciaire de Paris.
Dans un communiqué, Nicolas Cellepica, avocat du groupe, a indiqué qu'il était reproché à Piron "des faits contestés, concernant une seule plaignante en 2013".
"L'infraction de proxénétisme n'a pas été retenue à son encontre", a-t-il ajouté, annonçant par ailleurs que, Michel Piron avait décidé de quitter le groupe, la période de cette procédure.
Les avocats de la défense ont de leur côté fustigé "deux ans de procédure, au cours desquels, aucun acte d'enquête", n'était intervenu d'après eux. " La vision du ministère public c'est de se dire que la luxure, n'est qu'une forme de violence", a avancé un des avocats.
Toutefois, en juillet 2020, le parquet avait ouvert une enquête confiée à la police judiciaire parisienne, après une alerte lancée par "Osez le féminisme", les "Effronté-es" et le mouvement de"Nid".
Ces trois associations relayaient les témoignages de beaucoup d'actrices qui assuraient avoir été obligées à des "pratiques sexuelles, hors normes et douloureuses", alors qu'elles n'étaient pas d'accord. Après ce signalement, avait suivi la diffusion en février par le site Konbini d'une vidéo intitulée "les coulisses sordides du porno amateur", dans laquelle deux femmes témoignaient de ces pratiques. Dès lors, des enquêteurs ont identifié des victimes, par dizaines.
Rosine MANGA