L’ONU alerte sur le sort du Sri Lanka qui pourrait bientôt souffrir d’une crise alimentaire importante. Le pays, lourdement endetté, est en effet en défaut de paiement depuis plusieurs semaines et ne peut plus importer les produits essentiels comme les hydrocarbures ou beaucoup d’aliments. Pour la population, depuis des mois, c’est donc la lutte quotidienne et le rationnement.
Selon RFI, plus d’une centaine de bonbonnes à gaz bleues sont alignées sur le bord de la route, attachées ensemble par de gros cadenas. Mais un magasin de Colombo, chargé de les remplir, a tiré le rideau. Mohammed Amurdin, 63 ans, rencontré par un envoyé spécial du média français se désespère. « Cela fait cinq jours qu’on attend ici, mais il n’y a pas de gaz. J’arrive à 5h du matin pour garder ma bonbonne et la nuit, je dois payer quelqu’un pour la garder. En attendant, on cuisine au bois ou on mange à l’extérieur, ce qui est plus cher. »
Le prix du gaz a doublé depuis trois mois, comme celui de beaucoup d’aliments importés, depuis le lait jusqu’au blé. Cette inflation force le foyer modeste de Malathy Arulkumar à rationner son alimentation. « Avant, nous utilisions quatre légumes pour le repas, maintenant nous n’en mangeons plus que deux. J’achète aussi près de deux fois moins de riz et très peu de poulet, et plus de lait du tout. » explique le citoyen.
L’ONU estime que près de 2 millions de Sri-Lankais sont dans une situation humanitaire critique et appelle à envoyer 44 millions d’euros d’aides d’urgence, pour leur offrir de la nourriture.
Loris-Clet ADIANG