Dans une tribune au Monde, Esther Duflo, prix Nobel d'économie 2019, et Shameran Abed, président du Bangladesh Rural Advancement Committee, appellent à soutenir et étendre les programmes éprouvés pour lutter contre l'extrême pauvreté et la faim dans le monde.
Une ambition réalisable mais des progrès à l'arrêt
Les Nations Unies s'étaient fixé l'objectif d'éradiquer d'ici 2030 l'extrême pauvreté (moins de 2,15 dollars par jour) et la faim. Après des décennies de progrès, les crises récentes (Covid, inflation, dette) ont inversé la tendance, avec 173 millions de personnes confrontées aujourd'hui à une grave crise alimentaire. Pourtant, Duflo et Abed affirment que "réduire l'extrême pauvreté et la faim dans le monde est faisable, et cela doit être fait". Ils saluent l'initiative du président brésilien Lula de faire de la lutte contre la pauvreté et la faim une priorité de la présidence brésilienne du G20.
Soutenir les programmes efficaces
Pour y parvenir, les deux experts plaident pour soutenir et développer les programmes ayant démontré leur efficacité dans les pays en développement, citant en exemple le Bangladesh Rural Advancement Committee. Ils soulignent que derrière chaque famine se cache un "échec politique", le monde produisant suffisamment de nourriture pour tous. La crise climatique, qui frappe durement les plus pauvres, renforce l'urgence d'agir. En somme, Duflo et Abed lancent un appel vibrant à placer la lutte contre la pauvreté et la faim au cœur des priorités internationales, en s'appuyant sur les solutions éprouvées pour atteindre ces "objectifs de développement durable" cruciaux