Politique

Joe Biden : un nouveau partenariat économique en Asie-Pacifique avec 13 pays participants

Joe Biden : un nouveau partenariat économique en Asie-Pacifique avec 13 pays participants

Le Président des États-Unis, Joe Biden a annoncé lundi à Tokyo, le lancement d'un nouveau partenariat économique en Asie-Pacifique avec 13 premiers pays participants, dont les États-Unis et le Japon mais pas la Chine, qui voit ce projet d'un mauvais œil.

La Maison blanche a annoncé lundi le lancement d'un nouveau partenariat économique en Asie-Pacifique. Via cet accord, les Etats-Unis veulent s'affranchir des chaînes d'approvisionnement chinoises, pour consolider la présence américaine dans la zone Asie-Pacifique, et offrir une alternative à la Chine, de plus en plus influente dans la région.

Ce partenariat a été baptisé Indo-Pacific Economic Framework (IPEF) (Cadre économique pour l'Indo-Pacifique, ndlr). L'objectif pour la première puissance mondiale, est de renforcer son influence en berne dans la région après les années Trump, et surtout de s'affranchir à terme des chaînes d'approvisionnement chinoises.

Après le retrait des États-Unis en 2017, sous la précédente administration, du Traité de libre-échange transpacifique (TPP), Joe Biden n'a toutefois pas l'intention de relancer de grands accords de libre-échange, impopulaires aux États-Unis, car considérés par une grande partie de l'opinion publique américaine comme une menace pour les emplois. Cette coopération commerciale est destinée, à renforcer la présence américaine dans l'Asie-Pacifique, alors qu'un vaste accord multilatéral de libre-échange - le Partenariat économique régional global (RCEP) - existe aujourd'hui dans la zone, avec la Chine, mais sans les États-Unis.

<<Des normes communes>>

L'IPEF comprend pour l'instant 13 pays : les États-Unis, le Japon, l'Inde et l'Australie, ainsi que Brunei, la Corée du Sud, l'Indonésie, la Malaisie, la Nouvelle-Zélande, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam. Ces pays pèsent ensemble environ 40% du PIB mondial. « Nous partageons un engagement pour une région indo-pacifique libre, ouverte, équitable, inclusive, interconnectée, résiliente, sûre et prospère », ont déclaré dans un communiqué commun les États signataires.

Ce partenariat est censé faciliter, entre les pays signataires, l'adoption de normes communes dans quatre domaines clés : l'économie numérique, les chaînes d'approvisionnement, les énergies vertes et la lutte contre la corruption. « C'est un engagement pour travailler avec nos amis proches et partenaires dans la région, sur des défis qui importent le plus pour assurer la compétitivité économique au 21è siècle », a déclaré le président américain Joe Biden.

En tant que « plateforme ouverte », l'IPEF pourrait accueillir d'autres pays à terme, a précisé Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche. Taïwan est compté parmi les absents. Ce hub mondial de l'industrie des semi-conducteurs et d'autres technologies clé, que Pékin voudrait voir revenir dans son giron, ne fait en effet pas partie du partenariat. Washington « veut renforcer son partenariat stratégique avec Taïwan », y compris dans les semi-conducteurs et les chaînes d'approvisionnement, mais cela aura lieu « sur une base bilatérale » a indiqué le conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden.

Aux yeux de Pékin, cette initiative apparaît clairement conçue pour tenter de limiter son influence grandissante en Asie-Pacifique. La deuxième puissance mondiale l'a d'ailleurs déjà fait vertement savoir. Washington cherche « à former de petites cliques au nom de la liberté et de l'ouverture » en espérant « contenir la Chine », a critiqué dès dimanche le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, considérant le projet américain « voué » à l'échec.

Depuis le retrait des États-Unis du Traité de libre-échange transpacifique (TPP) en 2017, la Chine, deuxième puissance économique mondiale, voit son influence grandir dans la région. En 2020, quinze pays d'Asie et du Pacifique ont signé un important accord commercial, promu par la Chine : le Partenariat régional économique global (RCEP), entre les 10 États de l'Asean (Indonésie, Thaïlande, Singapour, Malaisie, Philippines, Vietnam, Birmanie, Cambodge, Laos et Brunei), la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l'Australie et la Nouvelle-Zélande.

Malgré une économie perturbée notamment par sa politique " Zéro Covid", la Chine cherche toujours à étendre son influence économique et veut continuer à « s'ouvrir au monde ».

Rosine MANGA