L'envoyé spécial de l'ONU pour la Libye, le Slovaque Jan Kubis, a démissionné moins d'un an après sa prise de fonction, a-t-on appris mardi de sources diplomatiques aux Nations unies.
<<Kubis a démissionné>>, a déclaré à l'AFP un diplomate sous couvert d'anonymat.
Aucune raison officielle n'a été donnée pour cette démission, qui intervient un mois avant des élections présidentielles clés en Libye. Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est récemment divisé sur la question de savoir s'il fallait reconfigurer la direction de la mission politique de l'organisation mondiale en Libye, plusieurs membres demandant que le poste d'envoyé soit transféré de Genève à Tripoli. Les diplomates ont déclaré que M. Kubis était réticent à l'idée d'un tel transfert. Le département des communications de l'ONU n'avait pas encore publié de déclaration sur le départ de l'homme de 69 ans. Ancien envoyé de l'ONU au Liban, M. Kubis a pris le poste d'envoyé en Libye en janvier 2021.
Son départ soudain survient un jour après la clôture des nominations présidentielles pour les élections libyennes très surveillées prévues pour le 24 décembre. Selon la commission électorale libyenne, 98 candidats, dont deux femmes, ont déposé leur candidature pour figurer sur le bulletin de vote présidentiel. Parmi les candidats figurent Seif al-Islam Kadhafi, le fils du dictateur assassiné Mouammar Kadhafi, et Khalifa Haftar, chef de la soi-disant Armée nationale libyenne, qui contrôle l'est et une partie du sud du pays. L'ancien ministre de l'intérieur, Fathi Bashagha, et le premier ministre Abdulhamid Dbeibah, du gouvernement intérimaire d'unité nationale négocié par les Nations unies, sont également en lice.
Ruth MUSI