Politique

Medias et pouvoir : Le Washington Post traverse une crise existentielle

Medias et pouvoir : Le Washington Post traverse une crise existentielle

Une chute vertigineuse de l'audience depuis l'ère Trump

Le prestigieux Washington Post, qui avait connu un regain de popularité pendant la présidence de Donald Trump, fait face à une crise majeure. Depuis la fin du mandat de l'ancien président républicain, le quotidien a vu son audience chuter de moitié, passant de 101 millions de visiteurs uniques en 2020 à seulement 50 millions fin 2023.Le nombre d'abonnés a également fondu, passant de 3 millions à 2,5 millions sur la même période. Une hémorragie qui s'est traduite par des pertes abyssales de 77 millions de dollars l'an dernier pour le vénérable titre.

Un limogeage surprise de la rédactrice en chef

C'est dans ce contexte très tendu que la rédactrice en chef Sally Buzbee, en poste depuis 3 ans seulement, a été démise de ses fonctions de manière brutale et inattendue le 2 juin dernier. Un départ précipité, à quelques mois seulement des élections présidentielles américaines de 2024.Buzbee a été remplacée dans l'urgence par Matt Murray, ancien du Wall Street Journal, dans un calendrier pour le moins inhabituel à une période aussi cruciale.

Un scandale éclaboussant le patron du journal

Cette crise de gouvernance intervient alors que le PDG du Washington Post, Will Lewis, est éclaboussé par un scandale retentissant lié à son comportement auprès d'employées. Une affaire qui a nui à l'image et à la crédibilité du prestigieux titre.Avec des finances exsangues et une audience en berne, le Washington Post, pourtant propriété du puissant Jeff Bezos depuis 2013, traverse indéniablement une période des plus critiques. Un séisme qui ébranle l'un des piliers de la presse américaine jusqu'aux fondations.