Le nouveau Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko, figure de l'opposition arrivée au pouvoir après la victoire de Bassirou Diomaye Faye à la présidentielle, remet en cause la présence militaire française dans le pays. Voici les points clés sur cette situation tendue:
Une présence militaire française historique
Environ 350 soldats français sont actuellement déployés au Sénégal, au sein des Éléments Français au Sénégal (EFS) basés principalement dans la région de Dakar. Cette présence remonte à l'époque coloniale et s'inscrivait jusqu'ici dans le cadre d'accords de défense et de coopération militaire entre les deux pays.
Les critiques du nouveau Premier ministre
Lors d'une conférence le 16 mai à Dakar, en présence de Jean-Luc Mélenchon, Ousmane Sonko a dénoncé cette présence militaire française comme "incompatible avec la volonté du Sénégal de disposer de lui-même". Il a remis en cause le maintien de "bases militaires étrangères" au Sénégal, plus de 60 ans après l'indépendance, jugeant qu'elles portent atteinte à la "souveraineté nationale".
Sonko a également accusé Emmanuel Macron d'avoir soutenu l'ancien président Macky Sall face à l'opposition, dénonçant son "mutisme" lors de la répression des manifestations en 2022.
Une volonté de rompre avec l'ère Macky Sall
Ces prises de position marquent une rupture avec l'ancien régime de Macky Sall, réputé proche de la France. Elles s'inscrivent dans la volonté affichée du nouveau pouvoir de rompre avec les liens postcoloniaux et d'affirmer l'indépendance du Sénégal. Cependant, Sonko a précisé que les accords de défense avec Paris n'étaient pas remis en cause pour l'instant.
Si le départ complet des troupes n'est pas encore acté, le nouveau régime sénégalais souhaite voir évoluer cette présence militaire française, héritée de l'époque coloniale, vers un rôle de simple coopération pour affirmer sa souveraineté