La réunion qui s’est tenue samedi à Conakry, est assez significative dans la mise en exécution des revendications de la Communauté Économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). L’appareil législatif de transition en guinée Conakry, est également sous pression pour donner la durée exacte de la transition.
Le Parlement de transition en Guinée s’est réuni le 05 février, quelques jours après la rencontre de la Cédéao à Accra. Rencontre au cours de laquelle, L'organisation sous régionale a insisté sur le respect d’une durée de six mois donnés à l’organe de transition pour rendre le pouvoir aux civils.
La Cédéao a décidé de maintenir ses sanctions contre la Guinée, pays où des militaires ont pris le pouvoir après un coup d’Etat qui a évincé le 5 septembre 2021 Alpha Condé, à la tête du pays depuis dix ans.
Selon l’AFP, les 81 membres en fonction du Conseil national de Transition (CNT), étaient tous présent lors de cette première réunion qui marque le début de leur fonction.
En plus de la suspension de la Guinée des instances de décision, L'organisation régionale a infligé des sanctions individuelles aux membres de la junte.
La séance de travail inaugurale, présidée par le président du CNT Dansa Kourouma, s’est déroulée à Conakry au Palais du peuple, siège de l'Assemblée nationale. Une présence remarquée lors des travaux, celle du premier ministre de transition Mohamed Béavogui.
Dans son discours de circonstance Dansa Kourouma, a appelé de ses vœux à une réécriture de la constitution « pas facilement modifiable.» Pour lui, « Le changement radical des mécanismes qui amènent les élites au pouvoir et qui leur permettent de s'y maintenir presque indéfiniment (est un problème qui) doit être définitivement résolu », a-t-il martelé.
L’ex président Alpha Condé avait modifié la constitution en 2O2O pour briguer un nouveau mandat malgré le mécontentement du peuple qui était descendu dans la rue, cette grogne de la population avait été matée dans le sang accompagnée de nombreuses arrestations.
Dans la suite de son discours, Dansa Kourouma a indiqué que le CNT veillera « à trouver les meilleures articulations qui vaillent pour la nouvelle Constitution, afin que celle-ci repose désormais sur son inviolabilité par des esprits en proie à la tentation de la mal gouvernance et de ses dérives qui ont causé tant de tort à notre pays » a-t-il précisé.
« Notre chemin sera parsemé d'embûches »
Deux présences symboliques ont donné un cachet particulier à ces assises : le président du CNT du Mali, le colonel Malick Diaw, le pays de ce dernier subi également des sanctions de la Cédéao, après deux coups d’Etat en août 2020 puis mai 2021 ; Président de l'Assemblée Nationale de la Sierra Leone, Abass Chernor Bundu. Le colonel Diaw n’a pas manqué de rappeler l’objectif de la transition en ces termes : « Avec les transitions politiques en cours au Mali et en Guinée, nos deux pays sont à la croisée des chemins.
L'objectif ultime de toute transition est d'aller à une normalisation politique.»
Le colonel Diaw a reconnu dans son discours que l’aventure ne sera pas un long fleuve tranquille lui qui souligne fort opportunément : « Notre chemin sera parsemé d'embûches de toutes sortes que nous sommes appelés à surmonter à partir d'aujourd'hui, jusqu'à l'installation de la future Assemblée nationale, à l'issue d'élections crédibles et transparentes qui seront organisées pour mettre fin à la transition » martèle-t-il.
Dans un tweet, L'ambassadeur des États-Unis à Conakry, Troy Fitrell a encouragé la Guinée pour l'installation du CNT. « Le travail commence aujourd'hui pour rendre la démocratie au peuple guinéen. Le défi est de le faire en 2022. Le rôle de l'Assemblée Nationale pendant la période de transition, élaborer une nouvelle Constitution et proposer la date de la fin de la transition » déclare le diplomate américain.
Jean Baptiste Bodo