première attaque revendiquée par l’État islamique contre les nouvelles forces gouvernementales
Introduction
Le 29 mai 2025, le groupe État islamique (EI) a revendiqué sa première attaque contre les nouvelles forces gouvernementales syriennes, marquant une étape inquiétante dans la recomposition du paysage sécuritaire du pays. Après plus d’une décennie de guerre civile, la Syrie tente de reconstruire ses institutions et de restaurer l’ordre, mais la résurgence de l’EI rappelle la fragilité de cette paix précaire. Cette attaque, survenue dans la région de Deir ez-Zor, soulève de multiples questions : l’EI est-il en train de redevenir une menace majeure ? Les nouvelles autorités syriennes sont-elles capables de garantir la sécurité ? Et quelles sont les implications pour la stabilité régionale ?
Les faits : une attaque symbolique
Selon les médias syriens et l’agence Amaq, organe de propagande de l’EI, des combattants djihadistes ont tendu une embuscade à une patrouille des nouvelles forces gouvernementales à l’est de Deir ez-Zor, tuant au moins sept soldats et en blessant plusieurs autres. L’attaque, préparée et revendiquée publiquement, marque le retour de l’EI sur le devant de la scène, après plusieurs mois de relative discrétion.
Cette opération intervient alors que le gouvernement syrien, soutenu par la Russie et l’Iran, a lancé une vaste campagne de réorganisation de ses forces de sécurité, intégrant d’anciens rebelles et des milices locales dans une nouvelle structure censée garantir la stabilité.
L’État islamique : une menace persistante
Bien que l’EI ait perdu la quasi-totalité de son « califat » territorial en 2019, le groupe n’a jamais cessé d’exister. Il a maintenu des cellules dormantes, mené des attaques sporadiques et profité du chaos syrien pour se réorganiser. Les zones désertiques de l’est du pays, les frontières poreuses avec l’Irak et la faiblesse des institutions locales offrent un terreau favorable à sa résurgence.
Selon l’ONU, l’EI compterait encore plusieurs milliers de combattants en Syrie et en Irak, capables de frapper les forces régulières, les milices kurdes et les civils. La fragmentation du pouvoir, la corruption et la pauvreté alimentent le recrutement et la radicalisation.
Les défis des nouvelles forces gouvernementales
La réorganisation des forces de sécurité syriennes, voulue par Damas et ses alliés, vise à créer une armée plus professionnelle, moins dépendante des milices étrangères et mieux acceptée par la population. Mais le processus est long, complexe et semé d’embûches. Les rivalités entre anciens rebelles, loyalistes et groupes tribaux compliquent la chaîne de commandement.
L’attaque de l’EI met en lumière les failles du dispositif : manque de formation, équipements obsolètes, infiltration possible par des éléments hostiles. Les autorités syriennes promettent une riposte « implacable », mais la confiance de la population reste fragile.
Les enjeux régionaux et internationaux
La résurgence de l’EI en Syrie inquiète l’ensemble de la région. L’Irak voisin, déjà confronté à une recrudescence des attaques djihadistes, craint une contagion. Les forces américaines, toujours présentes dans le nord-est syrien, maintiennent leur vigilance, tout en réduisant leur engagement direct.

Pour la Russie et l’Iran, principaux soutiens du régime, l’enjeu est de consolider leur influence sans s’enliser dans une guerre sans fin. La Turquie, de son côté, surveille de près la situation à sa frontière et redoute une nouvelle vague de réfugiés ou d’attentats.
Les conséquences pour la population syrienne
Pour les Syriens, cette attaque rappelle la persistance de l’insécurité et la difficulté à tourner la page de la guerre. Les civils de Deir ez-Zor, déjà éprouvés par des années de combats, de déplacements et de privations, vivent dans la peur d’une nouvelle escalade. Les ONG humanitaires alertent sur le risque d’une aggravation de la crise, alors que l’aide internationale reste insuffisante.
Témoignages et regards croisés
Omar, habitant de Deir ez-Zor : « Nous pensions que la guerre était finie, mais l’EI est toujours là, prêt à frapper. »
Analyste en sécurité, Beyrouth : « La Syrie reste un terrain mouvant, où les alliances changent et où aucun acteur ne contrôle totalement la situation. »
Responsable d’ONG : « Les populations civiles sont les premières victimes de cette instabilité chronique. »
Perspectives et enjeux pour l’avenir
La lutte contre l’EI en Syrie nécessitera une coopération régionale, une réforme en profondeur des institutions de sécurité et un investissement dans la reconstruction et l’inclusion sociale. Sans une solution politique durable, la tentation du radicalisme et la violence risquent de perdurer.
Conclusion
L’attaque revendiquée par l’État islamique contre les nouvelles forces gouvernementales syriennes est un signal d’alarme pour l’ensemble de la région. Elle rappelle que la paix en Syrie reste fragile et que la vigilance contre le djihadisme doit rester une priorité pour la communauté internationale.
