2025 : Sommets, réarmement et nouveaux équilibres – l’agenda géopolitique d’un monde en recomposition
Un printemps de diplomatie et de tensions
Le printemps 2025 s’annonce décisif pour l’architecture de sécurité mondiale et la recomposition des alliances. Alors que les crises persistent en Ukraine, au Moyen-Orient et en Asie, les grandes puissances multiplient les réunions de haut niveau pour tenter de stabiliser un ordre international fragilisé par la montée des risques géopolitiques, le retour de la guerre en Europe et la pression sur les industries de défense.
L’agenda des sommets internationaux : OTAN, BRICS, ONU
Plusieurs rendez-vous majeurs rythment la séquence :
- NATO Public Forum (La Haye, 24-25 juin 2025) : Organisé par l’OTAN, ce forum réunira experts, décideurs, universitaires et société civile pour débattre de la sécurité transatlantique, du partage du fardeau militaire et des relations Europe–États-Unis. Parmi les intervenants attendus : Jens Stoltenberg, Lloyd Austin, Pedro Sánchez, Kaja Kallas, et le nouveau secrétaire général Mark Rutte. Le sommet pourrait ouvrir un débat sur l’augmentation de la part du PIB consacrée à la défense, avec des objectifs allant jusqu’à 3 % voire 5 % pour certains membres, sous la pression de Washington et dans un contexte de retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.
- Colloque sur les enjeux géopolitiques de la Corée (Paris, 3 juillet 2025) : Diplomatie et l’ambassade de Corée du Sud organisent un événement consacré à la péninsule coréenne, avec des tables rondes sur l’économie, la défense, l’espace et la société, alors que la région reste un foyer d’incertitude et de rivalités stratégiques.
- Présidence brésilienne des BRICS (août 2025) : Le Brésil, à la tête d’un groupe élargi à de nouveaux « partenaires », poursuivra l’ouverture aux pays du Sud et la lutte contre la pauvreté, tout en cherchant à renforcer la coopération monétaire et à réduire la dépendance au dollar. Le sommet de Kazan a déjà acté l’expansion du groupe et la création d’un système alternatif à SWIFT, même si la « dé-dollarisation » reste limitée dans les faits.
- 80e session de l’Assemblée générale de l’ONU (septembre 2025) : Dans un contexte de multilatéralisme affaibli par le retour de Trump et les critiques contre Antonio Guterres, la capacité d’action des Nations unies sera mise à l’épreuve, notamment sur les dossiers ukrainien et gazaoui.
Réarmement, souveraineté et nouveaux paradigmes stratégiques
L’accélération du réarmement européen, validée par le plan « ReArm Europe » (800 milliards d’euros), et la hausse des budgets de défense (avec la Pologne à 4,7 % du PIB) traduisent une prise de conscience face au retour de la guerre en Europe et à la pression américaine pour un partage du fardeau plus équitable. La France, l’Allemagne et l’Italie sont poussées à revoir leur doctrine et à investir massivement dans leurs industries de défense, alors que la base industrielle européenne est sous tension.
Multipolarité, incertitudes et nouveaux défis
Le monde de 2025 est marqué par une multipolarité croissante : la Russie cherche à renforcer l’intégration des BRICS et à promouvoir des alternatives au système financier occidental, tandis que la Chine poursuit ses ambitions en Asie et en Afrique. Les États-Unis, sous la présidence Trump, adoptent un multilatéralisme sélectif et conditionnent leur engagement à la contribution financière de leurs alliés.
La montée des risques géopolitiques – guerres commerciales, tensions nucléaires, crises énergétiques, ingérences étrangères – oblige États, entreprises et citoyens à s’adapter à un environnement instable et à repenser les stratégies de souveraineté, de sécurité et d’influence.
Conclusion
L’agenda géopolitique de 2025 reflète un monde en recomposition, où les sommets internationaux, le réarmement accéléré et la quête de nouveaux équilibres définissent les rapports de force. Entre diplomatie, compétition et incertitude, les prochains mois seront décisifs pour l’avenir de la sécurité collective et la stabilité du système international.