
Mediapart et Edwy Plenel condamnés pour diffamation envers Christian Estrosi à Nice
Analyse approfondie
Le tribunal correctionnel de Nice a rendu, ce vendredi 4 juillet 2025, un jugement très attendu dans l’affaire opposant Christian Estrosi, maire de Nice, à la rédaction de Mediapart et à son ancien directeur de publication, Edwy Plenel. La justice a condamné la journaliste Hélène Constanty et Edwy Plenel à 1 000 euros d’amende chacun, ainsi qu’à 5 000 euros de dommages et intérêts à verser conjointement à Christian Estrosi, pour diffamation à la suite d’un article publié en novembre 2020134.
Les faits reprochés
L’article incriminé relayait les conclusions d’un rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC) mettant en cause la gestion de la métropole Nice Côte d’Azur, notamment le recrutement de conseillers proches du maire, issus des hautes sphères de l’État, à des salaires jugés très élevés. Le tribunal a estimé que certains passages de l’article allaient « beaucoup plus loin que le rapport », adoptant un « ton très affirmatif » qui a dépassé le cadre de l’information objective14.
Contexte et réactions
Cette décision intervient dans un climat politique local tendu, où la gestion de la métropole par Christian Estrosi fait régulièrement l’objet de critiques, tant de la part de l’opposition que de la société civile7. Le maire de Nice, qui a toujours défendu la légitimité de ses choix de recrutement, a salué la décision de justice comme une reconnaissance de son intégrité. De son côté, Mediapart a dénoncé un jugement qui, selon eux, porte atteinte à la liberté d’informer sur l’utilisation des fonds publics et les pratiques de la vie politique locale.
Enjeux pour la presse et la vie publique
L’affaire pose une nouvelle fois la question de la frontière entre investigation journalistique et diffamation, dans un contexte où la transparence de la gestion publique est un enjeu majeur. Elle met également en lumière la judiciarisation croissante des relations entre élus et médias, chaque camp n’hésitant plus à saisir la justice pour défendre sa version des faits147.
Perspectives
Alors que la confiance des citoyens dans les institutions et les médias est fragilisée, ce type de contentieux risque de se multiplier. La décision du tribunal de Nice pourrait faire jurisprudence et encourager d’autres élus à engager des poursuites similaires contre des médias d’investigation. À l’inverse, elle pourrait aussi inciter les journalistes à redoubler de rigueur dans la formulation de leurs enquêtes, tout en revendiquant leur rôle de contre-pouvoir.
Mots-clés : Mediapart, Edwy Plenel, Christian Estrosi, diffamation, tribunal correctionnel de Nice, Chambre régionale des comptes, gestion publique, liberté de la presse, transparence, vie politique locale.
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