Côte d’Ivoire, hausse record du prix du cacao face à l’inflation galopante
Le marché du cacao en Côte d’Ivoire connaît une hausse historique du prix payé aux producteurs, enregistrant une augmentation de plus de 12% en octobre 2025. Cette évolution sans précédent intervient dans un contexte inflationniste qui affecte durement les coûts de production, les revenus agricoles et le quotidien des paysans confrontés à une conjoncture économique difficile.
La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, joue un rôle stratégique dans l’économie mondiale du chocolat. La vigueur de son secteur cacaoyer a des répercussions directes sur la chaîne d’approvisionnement internationale, avec des incidences importantes sur les prix à la consommation.
Cette hausse des prix est en partie due à une réduction des volumes produits causée par des facteurs climatiques défavorables cette saison, conjugués à une augmentation des coûts des intrants agricoles comme les engrais et carburants. Par ailleurs, la demande mondiale reste soutenue, notamment sur des marchés émergents, ce qui tire les cours vers le haut.
Pour les producteurs ivoiriens, cette hausse est une lueur d’espoir, permettant d’améliorer leurs marges bénéficiaires malgré un contexte inflationniste global. Néanmoins, elle ne compense pas entièrement l’augmentation des charges liée à la hausse des prix des carburants, semences et main-d’œuvre.

Le gouvernement ivoirien a mis en œuvre plusieurs mesures pour stabiliser le secteur, notamment en contrôlant les prix à l’export et en facilitant l’accès au financement agricole. Des programmes de soutien technique et de formation sont également en place pour améliorer la productivité et la résilience des plantations aux changements climatiques.
Cependant, la volatilité du marché mondial demeure un enjeu central. La dépendance aux cours internationaux expose les producteurs à des fluctuations parfois brutales, affectant leur stabilité économique. La création de mécanismes d’assurance ou de fonds de stabilisation est à l’étude pour atténuer ces risques.
La filière cacao fait aussi face à des défis liés à la durabilité environnementale et sociale, avec des préoccupations concernant la déforestation, le travail des enfants et l’équité commerciale. La hausse actuelle des prix peut constituer un levier pour promouvoir des pratiques plus responsables.
Les acteurs internationaux, y compris les grandes multinationales du chocolat, sont eux aussi sous pression pour garantir un approvisionnement éthique et durable, contribuant aux discussions autour des certifications et des chaînes d’approvisionnement.
Cette tendance économique majeure en Côte d’Ivoire reflète les enjeux d’un secteur clé pour l’Afrique de l’Ouest, au carrefour des ambitions de développement agricole, de justice sociale et de compétitivité sur les marchés globaux.
