Assurance Récolte 2025 : La Date Butoir du 31 Octobre Révèle la Fracture Climatique
Ce 31 octobre marque non seulement la fin du mois, mais aussi l'échéance cruciale pour la souscription à l'Assurance Récolte 2025, le nouveau dispositif majeur censé protéger les agriculteurs français contre les calamités agricoles liées au changement climatique. Or, cette date butoir révèle une profonde fracture au sein du monde agricole. Malgré les incitations et les subventions publiques promises par le gouvernement, le taux d'adhésion reste nettement inférieur aux objectifs fixés. Beaucoup d'exploitants, notamment les petits et moyens, hésitent encore face à des primes jugées trop élevées et à une complexité administrative déconcertante.
Cette faible adhésion met en lumière l'incapacité du modèle à s'adapter à la nouvelle réalité climatique. Les sécheresses précoces, les inondations subites et les épisodes de gel tardif ne sont plus des exceptions, mais la norme. L'ancien système d'indemnisation, fondé sur une logique d'aide a posteriori, est désormais obsolète, mais son successeur, s'il est plus incitatif, n'a pas réussi à convaincre. La profession dénonce un "transfert de risque" vers l'agriculteur, sans véritable mécanisme de mutualisation efficace à l'échelle nationale.

L'enjeu dépasse le simple revenu des agriculteurs. C'est la souveraineté alimentaire de la France qui est en jeu. Chaque année de mauvaise récolte coûte des centaines de millions d'euros et accroît la dépendance aux importations. L'État, via les fonds de la PAC (Politique Agricole Commune), a misé sur ce nouveau dispositif pour moderniser l'agriculture et la rendre résiliente. Mais l'échec partiel de l'adhésion signifie que de nombreux agriculteurs se retrouveront, dès le printemps prochain, sans filet de sécurité face aux caprices de la météo. L'urgence est désormais de revoir les modalités de cette assurance, non pas comme une contrainte, mais comme un véritable outil de gestion des risques accessible à tous.
