Caire – Négociations Hamas-Israël autour du plan Trump pour Gaza
La capitale égyptienne, Le Caire, devient à nouveau l’épicentre diplomatique du Proche-Orient en ce début octobre 2025. Alors que la guerre à Gaza approche tragiquement de son deuxième anniversaire, une fenêtre d’espoir s’ouvre avec l’organisation de négociations indirectes entre Israël et le Hamas autour du nouveau plan de paix porté par le président américain Donald Trump. Ce sommet exceptionnel mobilise, autour de la table égyptienne, la diplomatie israélienne dirigée par le ministre Ron Dermer, des émissaires du Hamas menés par Khalil Al-Hayya, et des intermédiaires cruciaux : États-Unis et Qatar. La présence du gendre de Trump, Jared Kushner, et de l’envoyé spécial Steve Witkoff souligne l’engagement intensif de la Maison Blanche dans cette séquence diplomatique inédite.
Le cœur du plan Trump repose sur une série de mesures à la fois pragmatiques et spectaculaires : un cessez-le-feu immédiat, la libération de l’ensemble des otages – vivants et décédés – contre la remise en liberté de 250 prisonniers palestiniens longue peine et plus de 1700 autres détenus, un désarmement progressif du Hamas et un retrait partiel de Tsahal sur un corridor de 1,5 à 3,5 km à l’intérieur de Gaza, préalable au déploiement de missions internationales. Outre la cessation des hostilités, ce plan prévoit la reconstruction de la bande de Gaza, à laquelle s’engageraient les bailleurs occidentaux et les pays du Golfe. Pour Donald Trump, il s’agit de réintégrer Washington dans la médiation du dossier israélo-palestinien au moment où le Proche-Orient reste miné par les rancœurs, le deuil, et l’incertitude stratégique.
Si le Hamas affiche sa volonté d’échanger « immédiatement » les otages contre des détenus palestiniens et d’ouvrir la porte à la paix, la question du désarmement du mouvement, de la levée du blocus, ainsi que les modalités d’un arrêt durable des combats restent âprement discutées. Israël insiste sur ses exigences sécuritaires, le Premier ministre Netanyahou espérant rendre possible un retour des otages « dans les prochains jours » tout en maintenant une présence militaire accrue sur certains points stratégiques de Gaza.

Donald Trump impose la cadence, menaçant de « déchaîner l’enfer » contre le Hamas si aucun accord n’est obtenu avant la date butoir du 5 octobre au soir, alors que les bombardements se poursuivent en parallèle, provoquant de nouvelles victimes civiles à Gaza. Pour la Maison Blanche, l’enjeu est double : arracher un succès humanitaire et politique sur l’échiquier international, mais aussi affirmer que Washington demeure, sous la présidence Trump, l’arbitre central des résolutions de crise dans la région.
Sans être garanti, l’accord semble à portée de main selon plusieurs observateurs : les discussions achoppent encore sur la nature des garanties internationales, la répartition des responsabilités sécuritaires, et le calendrier exact du cessez-le-feu et des échanges de prisonniers. Au Caire, les diplomates s’efforcent de « finaliser les détails techniques » sous l’impulsion américaine : la première phase pourrait être conclue dans la semaine, permettant une libération progressive des otages et amorçant un arrêt des combats qui ouvrirait la voie à des discussions de fond sur l’avenir post-conflit de Gaza.
Le chemin vers la paix reste semé d’embûches, mais jamais depuis deux ans une telle dynamique de médiation n’avait été engagée par toutes les parties, sous l’étroite surveillance d’une communauté internationale désireuse d’éviter une reprise de grande ampleur du conflit. La réussite du plan Trump marquerait une rupture dans l’histoire récente de Gaza, donnant un nouvel élan à l’idée, déjà maintes fois déçue, d’un règlement global du conflit israélo-palestinien.
