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Présidentielle 2027, la gauche française à la recherche d’une candidature commune

Présidentielle 2027, la gauche française à la recherche d’une candidature commune

À deux ans de l’élection présidentielle de 2027, la gauche française s’interroge sur sa capacité à présenter une candidature commune. Après l’échec de l’union lors du scrutin de 2022 et la multiplication des candidatures aux européennes, les partis progressistes cherchent la formule pour éviter une nouvelle défaite et peser dans le débat national. Mais les divergences idéologiques, les rivalités de personnes et la défiance des électeurs compliquent la tâche.

Un paysage fragmenté et des ambitions concurrentes

Le Parti socialiste, La France insoumise, les écologistes, le Parti communiste et Génération.s affichent tous leur volonté de « rassembler la gauche », mais peinent à s’accorder sur la méthode et le calendrier. Fabien Roussel, patron des communistes, a récemment dénoncé le « double jeu » de certains partenaires, refusant de participer à une réunion sur l’hypothèse d’une candidature commune, jugée prématurée1.

Les échecs passés hantent les esprits : en 2022, la gauche n’a pas franchi le premier tour, laissant le champ libre à la droite et à l’extrême droite. Les européennes de 2024 ont confirmé la dispersion, avec des listes séparées et des scores modestes.

Les enjeux d’une union difficile

La pression de la base militante et des électeurs est forte : selon un sondage IFOP, 68 % des sympathisants de gauche souhaitent une candidature unique en 2027. Mais les obstacles sont nombreux : désaccords sur l’Europe, la laïcité, la sécurité, l’écologie ou la stratégie face à l’extrême droite. Les personnalités susceptibles de porter l’union – Olivier Faure, Jean-Luc Mélenchon, Marine Tondelier, Raphaël Glucksmann – suscitent autant d’espoirs que de crispations.

Le débat sur la méthode divise : primaire ouverte, accord de sommet, désignation par les militants ? Chacun craint d’être marginalisé ou de perdre son identité politique.

Conference de presse de Fabien Roussel, secretaire national du PCF, et Leon Deffontaines, chef de file communiste aux Europeennes, sur un Plan de reconciliation nationale par l'egalitÃ' republicaine.press conference of Fabien Roussel, national secretary of the PCF, and Leon Deffontaines Communist leader at the European elections at the European elections, plan for reconciliation through the republican equality Paris, FRANCE -04/07/2023//04NICOLASMESSYASZ_MESSYASZ002/Credit:NICOLAS MESSYASZ/SIPA/2307041121

 

La tentation du « chacun pour soi »

Faute d’accord rapide, le risque est grand de voir la gauche partir en ordre dispersé. Certains cadres plaident pour une clarification idéologique avant de parler d’union : « On ne peut pas s’unir sur le plus petit dénominateur commun », estime un député socialiste. D’autres redoutent une « course à l’échalote » où chaque parti chercherait à maximiser son influence, au détriment de l’efficacité électorale.

La droite et l’extrême droite, en embuscade, misent sur cette division pour s’imposer au second tour. Les électeurs de gauche, eux, expriment leur lassitude et leur scepticisme face aux querelles d’appareil.

Les scénarios pour 2027

Plusieurs options sont sur la table : une primaire ouverte à l’ensemble des forces progressistes, un accord de gouvernement négocié en amont, ou la désignation d’une personnalité de la société civile capable de transcender les clivages partisans. Certains rêvent d’un « candidat surprise », à l’image d’Emmanuel Macron en 2017, qui viendrait bousculer le jeu politique.

Mais le temps presse : la campagne présidentielle se prépare dès l’automne 2025, et les électeurs attendent des réponses sur le pouvoir d’achat, la transition écologique, la sécurité, l’Europe et la justice sociale.

Conclusion : la gauche à l’heure du choix

La présidentielle de 2027 sera un test crucial pour la gauche française. Sa capacité à s’unir, à renouveler son discours et à incarner une alternative crédible déterminera son avenir politique. Pour OMONDO.INFO, le défi est autant stratégique qu’idéologique : il s’agit de réconcilier les aspirations à l’unité et la diversité des sensibilités, dans un contexte de polarisation et de défiance démocratique.

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